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L’entrée en fonction de l’instituteur Hochart, 1829

Il est parfois une ligne d’archive, sobre et sans emphase, qui dit plus long sur l’état d’un monde qu’un long discours. Le 14 août 1829, dans le petit village de Quiestède, le conseil municipal prend connaissance d’une autorisation venue de plus haut : celle, signée du recteur de l’académie de Douai, qui permet au sieur François-Joseph Hochart d’exercer dans la commune la fonction d’instituteur.

Né le 1er mars 1811 à Lumbres (Pas-de-Calais), Hochart n’a pas encore dix-neuf ans. Il vient de recevoir son brevet de capacité du second degré au printemps. Mais plus encore que son jeune âge, c’est la procédure qui entoure sa nomination qui retient l’attention.

Depuis l’ordonnance du 29 février 1816, puis surtout celle du 21 avril 1828, la monarchie restaurée a souhaité encadrer plus strictement l’enseignement primaire. Dans chaque canton, un comité d’instruction primaire examine la moralité, la conduite religieuse, et l’aptitude des candidats. L’avis du comité est transmis au recteur, seul habilité à délivrer l’autorisation finale.

Aussi modeste soit-elle, l’arrivée du jeune Hochart procède donc d’une architecture de contrôle complexe et hiérarchique. L’école n’est plus affaire d’initiative locale ou d’arrangement entre familles. Elle devient, lentement mais sûrement, une prérogative d’État. S’y joue chaque jour l’ambition nouvelle d’une monarchie restaurée : faire du maître d’école un agent de la moralité sociale, un relais de la religion, un artisan de l’ordre.

Dans les termes de l’article premier de l’ordonnance de 1828, il s’agira pour lui d’inculquer « les éléments de la religion, de la morale, de la lecture, de l’écriture, du calcul, de la langue française, des poids et mesures ». Une tâche immense, pour un jeune homme sans doute encore mince d’épaules.

Mais que l’on ne s’y trompe pas : en cette fin d’été 1829, ce n’est pas seulement un instituteur qui prend poste dans la petite commune. C’est tout un système qui prend racine.

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Karl-Michael Hoin, 2025.

Source : Registre des délibérations du Conseil municipal de Quiestède (Pas-de-Calais), 1814-1831. AD Pas-de-Calais, E-DÉPÔT 681/D/1 46/5.


Page révisée le 02/06/2025. ©Karl-Michael Hoin, Avant Laprée, 2025.

 


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Karl-Michael Hoin (12 juin 2025). L’entrée en fonction de l’instituteur Hochart, 1829. Avant Laprée. Consulté le 10 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/14475


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